Le buzz du moment... le "Chevalier orange" !
Connaissez-vous "Le chevalier orange" ? Si vous êtes au MoDem, ou que vous vous y intéressez, ce nom n'a pas pu vous échapper. Ce bloggeur efficace ne cesse de créer le buzz depuis quelques semaines, en publiant des posts pour le moins... comment dire... "acides" sur le mode de fonctionnement et les dirigeants du parti orange. "Parce que le MoDem est une secte" : voila un slogan qui donne le ton ! Beaucoup de provoc', de l'humour aussi. Mais surtout, de mon point de vue, énormément de fond pour qui se donne la peine d'aller au-delà de l'ironie.
Je peux comprendre que ceux qui sont directement visés par le chevalier orange soient génés d'être ainsi brocardés sur la toile. D'autant que les estocades viennent d'un bloggeur qui revendique l'anonymat, ce qui renforce évidemment l'impression d'être la victime d'un complot occulte, d'une basse vengeance exclusivement conçue pour faire mal, pour détruire. Mais soyons objectifs deux minutes, et prenons la peine de lire sérieusement ces posts. En fin de compte, le chevalier orange ne dit rien de pire que ce que les Guignols ou d'autres humoristes de la télé racontent sur le MoDem et ses dirigeants. Mieux, ses "attaques" sont souvent moins dures que ce que certains responsables politiques parfaitement identifiés distillent publiquement dans les médias. Alors où est le problème ? Pourquoi le chevalier s'attire-t-il à ce point les foudres des "fans" de BAYROU ? J'ai peut-être deux trois éléments de réponses...
D'abord, l'époque dans laquelle nous vivons. Celle du politiquement correct à outrance, qui veut que l'image médiatique que l'on cherche à imposer dans les JT et auprès des militants soit une chose sacrée, inattaquable, inraillable. Aujourd'hui, la moindre critique prend une ampleur déraisonnée car elle sappe ce qu'il y a de plus précieux en politique : le regard que les électeurs doivent porter sur le leader, sa "côte de popularité", l'impression (fausse) de perfection qui est, hélas, le seul argument que nos politiques avancent pour essayer d'engranger des voix. Souvenez-vous de la désormais très célèbre phrase de Dany COHN-BENDIT contre François BAYROU : "Tu ne seras jamais Président de la République, tu es trop minable"... Ce mot de "minable" a sans doute fait mille fois plus de mal au leader démocrate que n'importe lequel des contre-arguments de fond qui lui ont été opposés pendant le débat des européennes. Un mot qui détruit une image médiatique. Oui, nous vivons une époque singulière, qui me rappelle étrangement le film "Ridicule" de Patrice LECONTE, celui où les courtisans de Louis XVI passent leur temps à faire et à défaire des réputations en lançant des bons mots ("faire de l'esprit" disait-on, paradoxalement)... mais où manifestement il n'y a plus d'idées de fond pour faire prospérer la France et son peuple.
Ainsi, dans notre époque si pauvre en idées, les posts du chevalier orange sont dérangeants pour certains car à ce petit jeu des bons mots qui détruisent une image conventionnelle, force est de reconnaître qu'il se débrouille comme un Maître, le bougre !
Ensuite (et c'est là le plus important), le fond qui se cache derrière les bons mots. Ce que le chevalier orange dénonce, nous sommes beaucoup à le penser au quotidien au sein du MoDem. Oh, peut-être pas tout. Et sans doute pas avec la même violence et la même intransigeance. (Quoique). Mais tout de même, il y a derrière ces pamphlets si bien écrits, une vérité qui dérange. L'orientation franchement présidentialiste du mouvement, la pauvreté du travail doctrinal, les stratégies électorales floues... L'impression que le Mouvement Démocrate a suivi une voie qui n'est pas celle qu'une partie de ses cofondateurs - et CAP21 en tête - avaient envisagée au début de l'aventure.
Mais je crois que le chevalier orange dénonce indirectement quelque chose qui va bien au-delà de cela, et qui, d'une manière générale, dépasse le seul cadre du Mouvement Démocrate. Il suffit de lire les commentaires des internautes pour s'en rendre compte : beaucoup des "partisans" de ceux qui sont écornés manquent cruellement d'esprit critique et de recul, ce qui conduit inévitablement à un comportement par nature anti-démocratique. En gros, le chevalier n'aurait pas le "droit" de s'exprimer comme il le fait - pour "x" raisons fallacieuses : son anonymat, l'acidité de ses propos, la couleur de son casque... - ce qui revient à dire que l'on ne peut pas introduire dans le débat interne des idées qui sont contraires à la ligne officielle... Et si l'on va au fond des choses, ce rejet de l'échange contradictoire s'explique par le fait que certains identifient leur propre existence politique, toute leur existence politique, à celle des leaders qu'ils suivent. Pour être clair, "j'existe parce que Bayrou (ou Royal, ou Sarko, ou n'importe qui d'autre) existe ; l'attaquer, c'est donc m'attaquer personnellement, dans ce que je suis"...
Je trouve cette dérive dangereuse. Et elle n'a rien à voir avec le Mouvement Démocrate (je le reprécise). Nous ne sommes plus là dans la politique... mais dans l'intégrisme, avec tout ce que cela comporte de risques et de menaces sur l'idéal républicain. Certes, de tout temps, il y a toujours eu des intégristes. Même LECANUET a eu son lot. Mais dans une époque justement où l'image médiatique compte plus que les idées, où l'affectif atomise la Raison, les intégrismes de tout poil prospèrent comme jamais. Il y a là matière à sérieusement s'interroger et à se remettre en question.
J'ai bien conscience qu'en écrivant ce post, je vais moi-même m'attirer quelques foudres. Rendez-vous compte, je suis Vice-Président du Mouvement Démocrate des Bouches-du-Rhône, et je soutiens publiquement la démarche insurrectionnelle de ce chevalier orange anonyme... Et bien oui. J'assume parfaitement. Comme j'assume tout autant mon amitié avec certains de ceux qui sont brocardés par ce même chevalier orange. Ca s'appelle défendre la liberté d'expression, et défendre le débat contradictoire. Ca s'appelle faire de la politique à partir de ses propres idées, et non à partir des idées des autres.
Le chevalier orange dérange ? Et bien tant mieux. Il le fait de façon intelligente, parce qu'avec du fond quoi qu'en pense certains. A nous, responsables locaux et nationaux du Mouvement Démocrate de savoir puiser dans ces pamphlets les éléments de critique pertinents, et d'y répondre. Le MoDem est comme tous les autres partis, imparfait et donc perfectible. Ce qui tue un parti, justement, c'est de nier à priori, envers et contre tout le monde, notre imperfection, et de considérer bêtement que nous n'avons rien à changer en profondeur dans notre manière de faire. C'est le B.A-BA de la démocratie.
Et puis ayons un peu d'humour, merde ! Nous sommes quand même le pays qui a vu sévir les plus grands pamphlétaires et les plus grands provocateurs du monde, de Voltaire à Déproges, en passant par Coluche et par Sim (?!) Je ne dis pas que le chevalier orange est au niveau de ces grands esprits, mais j'affirme que nous avons besoin, partout, et notamment dans tous les partis, de beaucoup plus de chevaliers oranges, roses, bleus et verts. C'est peut-être aussi comme celà que nous allons réveiller ce pays de sa léthargie sarkozienne...
Je peux comprendre que ceux qui sont directement visés par le chevalier orange soient génés d'être ainsi brocardés sur la toile. D'autant que les estocades viennent d'un bloggeur qui revendique l'anonymat, ce qui renforce évidemment l'impression d'être la victime d'un complot occulte, d'une basse vengeance exclusivement conçue pour faire mal, pour détruire. Mais soyons objectifs deux minutes, et prenons la peine de lire sérieusement ces posts. En fin de compte, le chevalier orange ne dit rien de pire que ce que les Guignols ou d'autres humoristes de la télé racontent sur le MoDem et ses dirigeants. Mieux, ses "attaques" sont souvent moins dures que ce que certains responsables politiques parfaitement identifiés distillent publiquement dans les médias. Alors où est le problème ? Pourquoi le chevalier s'attire-t-il à ce point les foudres des "fans" de BAYROU ? J'ai peut-être deux trois éléments de réponses...
D'abord, l'époque dans laquelle nous vivons. Celle du politiquement correct à outrance, qui veut que l'image médiatique que l'on cherche à imposer dans les JT et auprès des militants soit une chose sacrée, inattaquable, inraillable. Aujourd'hui, la moindre critique prend une ampleur déraisonnée car elle sappe ce qu'il y a de plus précieux en politique : le regard que les électeurs doivent porter sur le leader, sa "côte de popularité", l'impression (fausse) de perfection qui est, hélas, le seul argument que nos politiques avancent pour essayer d'engranger des voix. Souvenez-vous de la désormais très célèbre phrase de Dany COHN-BENDIT contre François BAYROU : "Tu ne seras jamais Président de la République, tu es trop minable"... Ce mot de "minable" a sans doute fait mille fois plus de mal au leader démocrate que n'importe lequel des contre-arguments de fond qui lui ont été opposés pendant le débat des européennes. Un mot qui détruit une image médiatique. Oui, nous vivons une époque singulière, qui me rappelle étrangement le film "Ridicule" de Patrice LECONTE, celui où les courtisans de Louis XVI passent leur temps à faire et à défaire des réputations en lançant des bons mots ("faire de l'esprit" disait-on, paradoxalement)... mais où manifestement il n'y a plus d'idées de fond pour faire prospérer la France et son peuple.
Ainsi, dans notre époque si pauvre en idées, les posts du chevalier orange sont dérangeants pour certains car à ce petit jeu des bons mots qui détruisent une image conventionnelle, force est de reconnaître qu'il se débrouille comme un Maître, le bougre !
Ensuite (et c'est là le plus important), le fond qui se cache derrière les bons mots. Ce que le chevalier orange dénonce, nous sommes beaucoup à le penser au quotidien au sein du MoDem. Oh, peut-être pas tout. Et sans doute pas avec la même violence et la même intransigeance. (Quoique). Mais tout de même, il y a derrière ces pamphlets si bien écrits, une vérité qui dérange. L'orientation franchement présidentialiste du mouvement, la pauvreté du travail doctrinal, les stratégies électorales floues... L'impression que le Mouvement Démocrate a suivi une voie qui n'est pas celle qu'une partie de ses cofondateurs - et CAP21 en tête - avaient envisagée au début de l'aventure.
Mais je crois que le chevalier orange dénonce indirectement quelque chose qui va bien au-delà de cela, et qui, d'une manière générale, dépasse le seul cadre du Mouvement Démocrate. Il suffit de lire les commentaires des internautes pour s'en rendre compte : beaucoup des "partisans" de ceux qui sont écornés manquent cruellement d'esprit critique et de recul, ce qui conduit inévitablement à un comportement par nature anti-démocratique. En gros, le chevalier n'aurait pas le "droit" de s'exprimer comme il le fait - pour "x" raisons fallacieuses : son anonymat, l'acidité de ses propos, la couleur de son casque... - ce qui revient à dire que l'on ne peut pas introduire dans le débat interne des idées qui sont contraires à la ligne officielle... Et si l'on va au fond des choses, ce rejet de l'échange contradictoire s'explique par le fait que certains identifient leur propre existence politique, toute leur existence politique, à celle des leaders qu'ils suivent. Pour être clair, "j'existe parce que Bayrou (ou Royal, ou Sarko, ou n'importe qui d'autre) existe ; l'attaquer, c'est donc m'attaquer personnellement, dans ce que je suis"...
Je trouve cette dérive dangereuse. Et elle n'a rien à voir avec le Mouvement Démocrate (je le reprécise). Nous ne sommes plus là dans la politique... mais dans l'intégrisme, avec tout ce que cela comporte de risques et de menaces sur l'idéal républicain. Certes, de tout temps, il y a toujours eu des intégristes. Même LECANUET a eu son lot. Mais dans une époque justement où l'image médiatique compte plus que les idées, où l'affectif atomise la Raison, les intégrismes de tout poil prospèrent comme jamais. Il y a là matière à sérieusement s'interroger et à se remettre en question.
J'ai bien conscience qu'en écrivant ce post, je vais moi-même m'attirer quelques foudres. Rendez-vous compte, je suis Vice-Président du Mouvement Démocrate des Bouches-du-Rhône, et je soutiens publiquement la démarche insurrectionnelle de ce chevalier orange anonyme... Et bien oui. J'assume parfaitement. Comme j'assume tout autant mon amitié avec certains de ceux qui sont brocardés par ce même chevalier orange. Ca s'appelle défendre la liberté d'expression, et défendre le débat contradictoire. Ca s'appelle faire de la politique à partir de ses propres idées, et non à partir des idées des autres.
Le chevalier orange dérange ? Et bien tant mieux. Il le fait de façon intelligente, parce qu'avec du fond quoi qu'en pense certains. A nous, responsables locaux et nationaux du Mouvement Démocrate de savoir puiser dans ces pamphlets les éléments de critique pertinents, et d'y répondre. Le MoDem est comme tous les autres partis, imparfait et donc perfectible. Ce qui tue un parti, justement, c'est de nier à priori, envers et contre tout le monde, notre imperfection, et de considérer bêtement que nous n'avons rien à changer en profondeur dans notre manière de faire. C'est le B.A-BA de la démocratie.
Et puis ayons un peu d'humour, merde ! Nous sommes quand même le pays qui a vu sévir les plus grands pamphlétaires et les plus grands provocateurs du monde, de Voltaire à Déproges, en passant par Coluche et par Sim (?!) Je ne dis pas que le chevalier orange est au niveau de ces grands esprits, mais j'affirme que nous avons besoin, partout, et notamment dans tous les partis, de beaucoup plus de chevaliers oranges, roses, bleus et verts. C'est peut-être aussi comme celà que nous allons réveiller ce pays de sa léthargie sarkozienne...