Voilà. C'est fait !

Publié le par Benoit PETIT

Cette semaine, une page s'est tournée dans mon engagement politique. Le 21 mars dernier, Corinne LEPAGE remettait sa démission de la Vice-Présidence nationale du Mouvement Démocrate. Le même jour, je remettais la mienne pour mon mandat de Vice-Président départemental (13). Désormais, nous attendons le prochain Congrès de CAP21 (en mai)  pour acter notre séparation définitive avec François BAYROU et le MoDem.

Je tiens tout de suite à préciser que ma démission est absolument étrangère à la Fédération des Bouches-du-Rhône. Personne ne doit y voir une quelconque rupture avec les équipes démocrates départementales, encore moins avec celles du Pays d'Aix. Ma démission ne remet nullement en cause mon amitié pour François-Xavier de PERETTI, Brigitte DEVESA et tous les militants avec qui, bien évidemment, je continuerais à travailler sur Aix, comme avant.

Simplement, ce ne sera plus en tant que MoDem, mais en tant que CAP21, ma famille politique depuis 2002. Notre déception vis-à-vis de François BAYROU est telle que nous avons décidés de reprendre notre pleine et entière autonomie. Nous jetons l'éponge ! François BAYROU est et restera imperméable à toute évolution vers le développement durable ; il ne souhaite pas faire du MoDem un parti politique viable et démocratique ; il n'a de statégie que celle de sa campagne pour 2012, celle qui pousse à l'isolement jusqu'au terme du premier tour, celle qui fait primer l'image du candidat sur la force et l'innovation du projet.

Il aurait d'ailleurs mieux fait de venir plus souvent à Aix, le BAYROU, ne serait-ce que pour prendre des leçons sur ce qu'est le rassemblement, celui des démocrates, des écologistes et des socialistes. Sur le terrain, ici, en Pays d'Aix là où la politique est vraiment plus compliquée qu'ailleurs en France (cf. les annulations des élections municipales... entre autres), nous savons que nous pouvons travailler efficacement ensemble, dans le respect de nos identités politiques respectives, mais toujours dans la motivation de satisfaire l'intérêt général avant tout. Nous le savons parce que nous le pratiquons au quotidien. Parce que nous avons écrits ensemble un projet, et qu'ensemble nous continuons à l'enrichir.

Et après, la direction nationale croit pouvoir nous dire que ce n'est pas envisageable pour les régionales ?! Que nous n'avons pas d'autre choix que de constituer des listes autonomes ?! Partout. En concurrence avec les socialistes. En concurrence avec les écologistes. Uniquement parce que notre Président veut marquer sa différence avant le début de la grande campagne.

Mais si cette histoire n'était qu'une affaire de régionales, ce ne serait pas très grave. Les racines du mal sont bien plus profondes que cela. Elles s'étirent jusqu'aux origines du Mouvement, au moment où le MoDem s'est mis à oublier qu'il avait vocation d'abord à produire des idées, avant de produire des Présidents de la République.

Il suffit de lire le petit livre Orange, sorti tout droit du Congrès d'Arras, pour se rendre compte que le Mouvement Démocrate a complètement raté son entrée dans le monde des doctrines et des projets. Il n'y a là qu'un médiocre best-of de la droite et de la gauche, sans ambition, sans innovation, sans révolution ! Paradoxe rageant : la qualité des contributions provenant des militants et des commissions de réflexion aurait du conduire à publier un texte formidable. Mais il n'ont pas eu droit d'écoute. On a simplifié, pour ne pas dire reconditionné (basiquement), leur pensée et leur propositions. Le contraire aurait donné plus de légitimité à Corinne LEPAGE : car c'est elle - en tout cas avant que FB ne la remplace par Robert ROCHEFORT - qui a créé ces groupes,et qui leur a permis d'être approfondis et créatifs.

La seule raison (mais la seule qui soit viscéralement rédibitoire pour moi) qui m'a convaincue de quitter le MoDem est simple : les gens qui le dirigent ne veulent pas que l'on produise des idées neuves ; ils veulent juste que l'on contribue à mystifier notre leader auprès de la population. Ce n'est pas pour cela que CAP21 a cofondé le MoDem.

Je suis membre du bureau exécutif national de CAP21. J'en suis également le Délégué national "Social & Société", et je participe au comité de pilotage de la réforme de nos statuts. J'y suis parce que chez nous, les idées priment le reste. Elles sont notre éthique. Elles sont notre motivation.

Elles sont notre différence... et notre fierté.

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